C'était en 2016:( source : L'Humanité )
Cessons les caricatures par Philippe Juvin Chef des urgences de l’hôpital Pompidou, porte-parole du parti « Les Républicains »
Il est frappant de constater la rapidité avec laquelle le
projet Fillon pour la santé et la Sécurité sociale a été caricaturé. Ce
n’est pas nouveau : à chaque élection, le PS accuse la droite de vouloir
« démanteler la Sécu » (campagne de 2017), « la privatiser » (2007) ou
encore « faire de l’hôpital une entreprise » (2014). François Fillon a
connu les mêmes procès d’intention quand il a réformé les retraites. Et
pourtant, il avait alors bel et bien sauvé la Sécurité sociale. Il est
savoureux que ce soit justement Marisol Touraine qui accuse François
Fillon de vouloir « privatiser » la Sécu. Car elle l’a elle-même
privatisée de façon rampante, en transférant les remboursements de
l’assurance maladie vers les assurances privées et mutuelles. Elle
accuse François Fillon de vouloir baisser les remboursements ? Avec
elle, même les affections de longue durée (ALD), en théorie remboursées à
100 %, coûtent désormais cher aux patients dont 10 % payent plusieurs
dizaines de milliers d’euros par an… Autre exemple : non seulement
Marisol Touraine ment en prétendant que nous dérembourserons les soins
dentaires (nous pensons au contraire que la Sécurité sociale pourrait
financer à 100 % un suivi obligatoire et les soins conservateurs
associés), mais elle est bien culottée car elle nous accuse de ce
qu’elle a elle-même fait : avec elle, les soins dentaires ne sont plus
remboursés qu’à 33 % par la Sécu ! Bravo.
Onze millions de Français souffrent d’une maladie
chronique (14 millions en 2025) et notre organisation est encore très
centrée sur l’hôpital. Or, si celui-ci est efficace pour prendre en
charge des épisodes aigus, il l’est moins pour suivre ces malades. Si un
diabétique présente une complication aiguë, il doit être traité à
l’hôpital. Mais la surveillance régulière de ses examens, de ses
prescriptions et de son régime peut être réalisée plus facilement en
ville par des professionnels proches et disponibles. De plus, trop
d’informations se perdent entre ville et hôpital : qui n’a pas dû
refaire une prise de sang ou une radio, tout simplement parce qu’elle
avait été perdue ? Que d’argent gâché ! Quelle perte de chance face à la
maladie…
Avec François Fillon, nous coordonnerons et adapterons
notre système à l’enjeu des maladies chroniques. L’hôpital restera le
lieu du traitement des épisodes aigus, et des diagnostics et des
traitements complexes. Mais la majorité de ces malades seront mieux
soignés en ville, dans des parcours de soins coordonnés et adaptés aux
situations locales. Passer de la ville à l’hôpital ou d’un professionnel
à un autre sera facile. Les protocoles thérapeutiques seront communs.
Tous les éléments du dossier médical seront conservés dans un système
informatique local, partagés entre tous. Un coordonnateur, qui pourra
être le généraliste, s’assurera du bon suivi des soins et guidera les
patients. Le patient lui-même sera impliqué dans son traitement, en
contact avec les professionnels de santé via les objets connectés. À
l’étranger, de tels parcours de soins ont donné des résultats
remarquables. Dans le North West London, dans une population de
500 000 habitants, les hospitalisations des personnes âgées ont été
réduites de 12 % , 90 % des patients considérant que les soins étaient
meilleurs. En un an, 15 millions de livres ont été économisés.
Nous simplifierons la charge administrative des libéraux,
et nous abolirons le tiers payant généralisé. Nous redonnerons la
priorité à la lutte contre les déserts médicaux en intégrant l’exercice
de ville durant les études. Nous relancerons les plans comme ceux contre
les démences, la dépendance ou les cancers. Nous créerons les
conditions pour que la France accueille une industrie de santé
pourvoyeuse de chances pour nos patients et d’emplois. Nous ferons une
grande politique de prévention en utilisant la révolution des données
numériques et des objets connectés. Notre système de santé meurt. Les
professionnels de santé sont démotivés. Les patients ne sont pas traités
de façon optimale et la santé leur coûte de plus en plus cher. Même
l’espérance de vie recule. François Fillon ne se résout pas à cette
situation catastrophique. Son projet est simple : que tous les Français,
face à la maladie, aient la même chance d’être traités, guéris et mieux
remboursés, et puissent bénéficier des traitements modernes.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Notre projet est de sauver la Sécu.
Le reste n’est que caricature.
Dormez bien et bonjour chez vous , protégez vous et protégez les autres